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Il y a des jours comme ça où tout semble inutile, futile, stérile. Où peu importe les efforts fournis, tout reste vain. Dans de tel jours, qu’importe l’occupation, l’humeur, l’entourage. Rien n’est capable d’apporter un peu de joie de vivre. Des jours normes et sans grand intérêt. Mais nul ne choisi ces jours. Et lors qu’ils nous frappent, il n’y a plus qu’à attendre que le temps passe. Et surtout, espérer que rien de néfaste ne se produira. Dans le cas contraire… Il ne faut mieux pas y penser.

C’est dans un de ces jours que la pauvre Reine se trouvait. Il n’y avait rien à faire. Ses obligations à la Cour, son livre – Ô combien captivant, son entourage. Rien ne semblait vouloir égayer sa journée. Un jour gris, sans importance. Comme ceux qu’elle avait connus avant d’accéder au trône. Ils étaient pourtant devenus rare ces temps ci. Et sans savoir pourquoi, ils étaient de retour. Même lors de son empoissonnement, la Reine avait plus le moral. Tromper la solitude n’était pas non plus une solution. C’était encore seule qu’elle se trouvait le mieux. Elle avait beau essayer de le rester, il y avait toujours quelqu’un pour venir l’importuner. Si bien qu’arriver vers le début de l’après midi elle quitta discrètement ses appartements. L’hungry avait pourtant promit de ne plus sortie seule, mais elle ne tenait plus en place. Et la prochaine personne venant l’ennuyer avec des mots futiles se verraient froidement éconduit. Et il ne valait mieux pas que cela se produise.

Recouverte d’une mante, et équiper d’une bourse et de son éventail, l’hungry quitta le palais avec une voiture discrète. Elle n’avait pas pensée à se changer et portait toujours sa robe voyante de Cour. Le bleu clair qui la composait ne passait pas inaperçue, une chance que la mante le recouvre, si elle la gardait fermée, on ne devrait pas trop la reconnaitre. Regardant distraitement le paysage défilé, l’hungry trouvait le temps long. Elle n’avait jamais aimé les transports, même les plus courts. C’était pour un moyen sur et rapide de se déplacer. Enfin sur… Rien ne l’était dans cette sombre période. Même si la journée était grise pour la Reine d’Hellena, la journée était resplendissante. Ce qui rendait l’hungry encore plus maussade. Elle n’aimait pas le soleil. Ses yeux rubis étaient bien trop sensibles… Et les rues ombragés des allées marchandes ne changeaient rien. La journée ne devait pas être bonne, et rien ne semblait pouvoir la rendre meilleure.

Sortant de la voiture sans donner d’instruction au cochet, elle s’engouffra dans la foule qu’elle affectionnait peu. Bousculée, interpelée et parfois même insultée, l’hungry continuait sa route. Sa mante rabattue sur son visage, personne ne pouvait savoir qui elle était. Il avait de la chance qu’elle ne soit pas d’humeur à entrer dans des discussions puériles et vides de sens. Continuant de marcher sans prêter attention à ce qui l’entourait. Inconsciemment ses jambes la portèrent à un lieu bien connu de son passé. L’hôtel particulier de son professeur de violon. Elle resta, figée devant la porte. Le son qui s’échappait des fenêtres de l’étage était si pur, si parfait, qu’elle ne put s’empêcher de sourire. Il jouait toujours, la suite, fit sourire d’avantage l’hungry. Le son si beau, s’arrêta, laissant place à un capharnaüm sonore épouvantable. De toute évidence, il donnait encore des cours. Les souvenirs de ses premiers cours revinrent à sa mémoire. Mélancolique elle tourna les talons sans destination précise.

Errant depuis un moment évitant les rues pleines de monde, elle atterrit finalement au niveau du centre artistique. Presque désert. C’était assez surprenant. Ils devaient tous être entassés à l’intérieur, fuyant le soleil. Dans un sens, ils n’avaient pas tord. L’arrivée dans cette zone était entièrement dépourvu d’ombre et rare étaient les hungrys assez fou pour y rester longtemps. Et en parlant de fou, il y en avait un. Même s’il était relativement bien installé à l’ombre d’un grand parasol. Assez visible du à sa chevelure semblable à la couleur de ses iris, accroupi sur une des œuvres de ce centre. L’hungry fronça les sourcils et s’avança doucement. Elle voulait voir ce qu’il faisait. C’était impensable que quelqu’un essaye de dégrader l’œuvre.

Puis-je savoir ce que vous êtes en train de faire, monsieur ? Demanda-t-elle glaciale.